FIASCO CTHULHU

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Dans le grand amphithéâtre 3B de l'université de Miskatonic, le cours de civilisation ésotérique battait son plein. Toutes les semaines, des dizaines d'étudiants se pressaient sur les bancs pour assister au cours du professeur Lloyd. Chris, pressé contre un coin de table, buvait ses paroles. Le professeur l'impressionnait, il connaissait toutes ses histoires par cœur. Invocations, exorcisme, maisons hantées... Sa préférée était celle où il expliquait comment, un soir, au fin fond du parc du Yosemite, il aurait réussi, avec son collaborateur et ami John Bishop à rencontrer des créatures d'un autre monde.
Sur le bureau de Lloyd trônait un bocal avec à l'intérieur, une tête difforme et bleue baignant dans le formol : une preuve implacable de la véracité de ses récits, même si la communauté scientifique s'était toujours avérée sceptique. Chris rêvait d'accomplir les mêmes exploits voire même, de dépasser le maître et était prêt à tous les sacrifices pour ça.

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Ratatiné sur son lit, Denis n'était plus que l'ombre de lui-même.
Pendant un temps, Denis était considéré par les élites comme un artiste raté,un écrivaillon pour ado sans style ni originalité. Curieux, ravagé par la critique, il avait cherché un moyen d'améliorer ses récits et avait rencontré le professeur Kurt Lloyd, dont la prestance et le bagoût lui avait fait forte impression. Quelques mois à le fréquenter et il était littéralement transformé. Pour Kurt, la science-fiction et le fantastique n'étaient que des versions différentes du monde réel, des possibles qui ne demandaient qu'à exister mais que la conscience humaine n'avait pas encore découverts.
Il contribua à le faire éditer et, un temps, Denis connut le succès. Mais sa jeunesse, son impétuosité le poussaient à prendre des risques, trop de risques même.
Denis regarda avec indifférence le cadeau que lui avait apporté son ami, une boite de chocolats qui avaient jadis été ses préférés et s’en approcha lentement. Parfois, les odeurs, les sons, les goûts stimulaient ses sens et sa conscience lui revenait aussi violemment qu’une voiture heurte un mur de brique.
« Il faut que je sorte d’ici. » murmura-t-il doucement pour lui-même.

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